ISLANDE (Ice-Land)
Terre de feu et de glace
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Laugavegur Trail – L’Iceland Trail by Travelbase
Le Laugavegur Trail, c’est bien plus qu’un simple trek : c’est 55 km de magie brute, une traversée des hauts plateaux islandais où la glace et le feu semblent jouer à celui qui impressionnera le plus. Souvent élu parmi les plus beaux sentiers du monde par le National Geographic, ce parcours mythique transporte les randonneurs au cœur d’un décor presque extraterrestre : montagnes de rhyolite aux couleurs impossibles, champs d’obsidienne noire, marmites de boue bouillonnantes, rivières glaciales à traverser, lacs d’un calme surnaturel et même, cerise sur le gâteau islandais, une forêt de feuillus ( chose assez rare ici).
Notre aventure de 7 jours avec Travelbase a été un concentré d’émotions : de la fatigue qui pique les jambes, du vent qui te gifle comme si tu lui devais de l’argent, mais surtout des panoramas qui te font oublier instantanément la moindre douleur. Une semaine rythmée par des paysages à couper le souffle, des rencontres improbables, des soirées sous la tente (Uno, skyjo) où l’on se demande si la météo ne nous teste pas… et ce sentiment incroyable d’être minuscule face à la nature islandaise. Bref : un trek qui te marque, te transforme et reste gravé pour longtemps. -
Jour 1 – Départ Bordeaux & arrivée en Islande
Nous sommes début Juillet, en période de canicule depuis une semaine. Réveil à 2h du matin à la maison, direction l’aéroport de Bordeaux, puis escale à Paris où nous avons patienté sous la chaleur écrasante avant le vol vers Reykjavík. À l’atterrissage à Keflavik, le choc thermique est immédiat : de 40°C à Bordeaux à 5°C sous un vent glacial islandais.
Nous prenons un bus pour Reykjavík puis direction notre premier campement. Les tentes sont montées rapidement, briefing de sécurité avec nos guides de chez Travelbase : Marine, Jonas et Andor, des pros passionnés. Malgré les food packs fournis, on craque diiiirect pour un bon fish & chips au food truck local (On prend conscience du coût de la vie ici). La première nuit est courte et difficile : froid, vent et lumière quasi permanente rendent le sommeil impossible. Va falloir s'y faire ! Vy passe une partie de la nuit au chaud dans les douches avec Carole, une anecdote déjà mémorable de ce trek ! -
Jour 2 – Landmannalaugar
Départ à 9h30 direction Landmannalaugar. Quatre heures de bus, dont 1h30 à secouer comme un sac de riz sur des pistes 4x4 qui traversent rivières glacées, champs de sable volcanique et nids-de-poule XXL. L’ambiance est posée : bienvenue dans l’Islande sauvage.
À l’arrivée, claque visuelle instantanée : montagnes de rhyolite aux couleurs irréelles, vallées lunaires, fumerolles qui sortent du sol comme si la terre respirait. On monte les tentes sous un vent qui te rappelle gentiment que tu n’es qu’un invité ici, puis on enchaîne directement avec notre première rando : 11 km jusqu’au sommet du Suðurnámur (+402 m).
La montée est douce mais spectaculaire. Les couleurs semblent peintes à la main, oscillant entre orange brûlé, jaune soufre, noir obsidienne et vert mousse fluo. On avance lentement, non pas par fatigue, mais parce qu’on passe notre temps à lever la tête et à répéter « regarde ça ! ».
Retour au camp, et là… moment de grâce : un bain dans les sources chaudes naturelles de Landmannalaugar, fumantes sous le vent froid. Le combo parfait : eau brûlante + muscles déjà étonnés + panorama complètement fou.Et comme si la journée ne suffisait pas, on termine avec une scène improbable : Au moment ou l'on sort nos repas déshydratés, un Américain débarque avec 5 kg de pâtes bolognaises. Oui, cinq kilos. Notre lyophilisé n’a même pas eu le temps de dire bonjour. Premier soir, premier cadeau du destin. L’Islande 1 / nos repas déshydratés 0.
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Jour 3 – Landmannalaugar → Refuge de Hrafntinnusker → Álftavatn (24 km, 650 m D+)
De la chaleur des sources à la froideur glaciale des hauts plateaux. Traverser une immensité blanche, imprévisible et silencieuse
🥶 Passer de la chaleur des sources et des geysers à la froideur tranchante de la neige, c’est comme changer de planète en une heure de marche. Le contraste est brutal. La veille encore, l’odeur du soufre, la vapeur, les couleurs chaudes de Landmannalaugar. Le lendemain matin : un décor austère, silencieux, entièrement blanc. Dès les premiers mètres, plus rien ne bouge.
Juste une immensité de neige et de roche, balayée par un vent qui te rappelle vite pourquoi ce trek a la réputation d’être sauvage. La montée vers le refuge se transforme rapidement en jeu d’orientation, presque un labyrinthe naturel. Les traces s'effacent. Les reliefs se confondent. Et au milieu de tout ça, il faut composer avec les ponts de neige, parfois solides, parfois traîtres. On teste, on contourne, on se parle peu. Le chemin n’est plus une ligne : c’est une série de choix, un puzzle géant dans un terrain capricieux. Chaque pas imprime dans la neige un bruit sourd. L’air est froid, sec, presque métallique. On avance lentement, dans un décor dépouillé, minéral, où même le son semble se perdre.
Puis, après une dernière traversée où la neige s’amincit sous les pieds, le refuge apparaît enfin, posé au milieu de cet univers gelé comme une base avancée au bout du monde. Un rectangle de chaleur au cœur d’une immensité blanche. -
Jour 3 – Landmannalaugar → Refuge de Hrafntinnusker → Álftavatn (24 km, 650 m D+)
Du refuge au lac glaciaire : entrer dans un autre monde. Mousses vert fluo, roche noire et ambiance “Jurassic World”
Quitter le refuge, c’est comme tourner une page. Fini le blanc total, place à un décor tellement inattendu que tu te demandes si ce n’est pas un film. La neige recule doucement et laisse apparaître les premières langues de mousse vert fluo. Un vert violent, presque irréel, qui tranche avec le noir profond des coulées de lave. Le contraste est saisissant : un monde de roche brute, humide, vivante, où la couleur semble chargée d’énergie.
Le sentier serpente au milieu de ces tapis de mousse hyper denses, presque vibrants sous la lumière. L’ambiance se fait plus humide, plus mystérieuse… presque préhistorique. Il y a ce côté “Jurassic World sans les dinosaures” : une nature intacte, brute, laissée à elle-même depuis des millénaires. Puis apparaît le terrain accidenté qui mène au lac glaciaire. Le paysage devient plus sombre, plus rugueux.
Au loin, le lac se révèle, d’un bleu froid, posé au milieu des roches noires et des montagnes qui ferment l’horizon. Le vent y est plus fort, la lumière plus crue, et cette ambiance te donne vraiment la sensation d’être seul sur Terre, dans un décor que l’humain n’a jamais vraiment dompté. Un mélange de couleurs impossibles, de contrastes violents, de silence et d’immensité. -
Jour 4 – Álftavatn → Emstrur (~20 km)
Le désert noir islandais
Réveil frigorifiant au bord du lac Álftavatn, le genre de matin où tu réalises que ta tente n’isole rien et que l’Islande, elle, ne fait aucun effort pour t’accueillir en douceur 🥶. Le ciel est limpide, le silence total, le paysage presque trop beau pour être vrai.
💪 On attaque fort : une rando bonus de 4 km jusqu’au sommet du Brattháls. Là-haut, la vue sur le lac est juste incroyable. La lumière rase, les montagnes qui se teintent d’or, et ce calme absolu… un moment hors du temps. -
Jour 4 – Álftavatn → Emstrur (~20 km)
Puis, place à l’étape officielle : 15 km jusqu’à Emstrur (260 m D+). C’est ici que le décor change radicalement. Les monts verdoyants disparaissent, remplacés par des étendues infinies de lave noire, des vallées désertiques, un terrain brut, minéral, silencieux. On se croirait sur une autre planète. Nos guides appellent cette section la “journée des révélations” et franchement, c’est exactement ça. Rien autour, pas un arbre, pas une pierre derrière laquelle se cacher… même les pauses pipi deviennent une aventure. Le vent sec, le soleil qui tape fort : un combo parfait pour être cramé par le froid ET par la chaleur. L’Islande dans toute sa subtilité. Et bien sûr, la tradition : deux traversées de rivières glaciales. L’eau est si froide qu’elle te coupe les jambes en trois secondes. Impossible d’oublier que tu marches sur l’une des terres les plus sauvages du monde 🇮🇸.
Arrivée à Emstrur, au milieu d’un désert noir, presque silencieux. Une étape rude, unique, marquante. Et pourtant… la journée n’est pas finie. -
Jour 4 – Álftavatn → Emstrur (~20 km)
Le canyon Markarfljótsgljúfur : un chef-d’œuvre caché
Après avoir posé les sacs au camp, on repart léger pour une rando optionnelle vers un endroit… absolument irréel : le canyon Markarfljótsgljúfur (oui, même Google abandonne sur la prononciation). Le sentier file doucement entre les collines sombres, puis d’un coup, le décor s’ouvre. Et là… Le silence. Le choc. Un canyon gigantesque, profond, taillé dans la roche noire. Des parois verticales qui semblent sculptées au couteau. Des plaques de mousse vert fluo qui explosent de couleur sur le basalte sombre. Et tout au fond, un glacier qui se dessine à l’horizon, comme si le décor avait été monté pour un film. C’est brut. C’est immense. C’est l’un des endroits les plus spectaculaires du trek; un vrai chef-d’œuvre naturel, l’Islande dans sa version la plus sauvage, la plus artistique, la plus impressionnante. Un final parfait pour une journée déjà exceptionnelle.
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Jour 5 – Emstrur → Þórsmörk Langidalur (~15 km)
Dernière étape majeure : des sentiers vallonnés ponctués de montées modérées, avant de découvrir un spectacle rare en Islande : une forêt de feuillus verdoyante. La traversée de la dernière rivière glaciale, frisson garanti, annonce l’entrée dans Þórsmörk, un véritable havre de paix niché au pied du glacier Mýrdalsjökull. Après l’austérité des montagnes lunaires et des plaines volcaniques, cette oasis de verdure offre un contraste saisissant : l’air est plus doux, les couleurs plus chaudes, et la nature, enfin accueillante, invite à la pause et à la contemplation.
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Jour 6 – Boucle Tindfjöll & Refuge Volcano Huts
Une dernière journée pour profiter de Þórsmörk : direction les Tindfjöll pour une boucle de 9 km et 400 m de D+. L’ascension se fait dans un décor qui change à chaque virage, jusqu’au sommet où la vue te cueille sans prévenir : glaciers étincelants, crêtes dentelées, vallées sculptées, une scène à 360° qui te rappelle pourquoi ce trek fait partie des plus beaux du monde. Retour ensuite au camp de Langidalur, le cœur encore perché là-haut, avant de prendre le sentier vers Húsadalur et le refuge des Volcano Huts.
Et là… apothéose. Après 6 jours de lyophilisés, d’eau glacée et de semoule réhydratée, on savoure le Graal : un burger-frites brûlant, croustillant, presque émotionnel. Certains ont failli verser une larme. On ne juge pas. Le coût du burger est assez élevé, mais tant pis... Une fin parfaite avant de retrouver la civilisation. -
Jour 7 – Retour à Reykjavík
Dernière journée : retour vers la civilisation… mais en douceur. Sur la route pour Reykjavík, on s’offre deux arrêts qui valent à eux seuls le détour.
Premier stop : Seljalandsfoss, l’une des cascades les plus emblématiques du pays. Haute, fine, élégante, elle tombe d’une falaise moussue avec un rideau d’eau tellement parfait qu’on dirait un décor de cinéma. Et le meilleur ? On peut passer derrière, littéralement marcher dans une grotte ouverte avec l’eau qui s’écrase devant nous. Bruit assourdissant, gouttes glaciales, photos épiques garanties
Juste à 500 mètres, bien cachée derrière une paroi rocheuse, se trouve Gljúfrabúi, la cascade secrète. Pour l’atteindre, il faut s’aventurer dans une faille étroite où une rivière coule entre les murs. Et là, d’un coup, on se retrouve dans une petite cathédrale naturelle : une chute d’eau puissante enfermée dans une chambre de roche. Ambiance mystique assurée; c’est le genre d’endroit qui te fait chuchoter sans savoir pourquoi.
Puis cap sur Reykjavík, la petite capitale colorée. On déambule dans les rues pour admirer la Hallgrímskirkja, immense église futuriste inspirée des colonnes de basalte, avant de rejoindre le célèbre Sun Voyager, sculpture en forme de drakkar tournée vers l’océan, parfaite pour les couchers de soleil oranges typiques d’Islande.
On finit la balade entre les maisons colorées, les cafés cosy et les rues vivantes, le tout avant une dernière soirée conviviale, remplie de rires, de souvenirs et de la fierté d’avoir traversé l’un des treks les plus mythiques au monde. Une fin parfaite pour une aventure inoubliable. -
Conseils pratiques pour le Laugavegur Trail
- Durée : 5-7 jours selon les étapes et variantes. 7 Jours avec Travelbase.
- Hébergement : camps de base (tentes). Aucun bivouac sauvage.
- Équipement : Voir la Kit-List de l'agence.
- Sécurité : Téléchargez l’appli 112 Iceland mais votre guide de chez travelbase n'est jamais loin.
- Météo : très variable, préparez-vous à 0°C à 20°C et au vent glacial.
- Nourriture : lyophilisés fournis, mais prévoir quelques extras pour les pauses gourmandes. Petite astuce : Avec un stock de pain sec, pâté et saucisson nous avons pu faire "apéro/Uno tous les soirs avec les copains). Il faut penser à amener des compléments type fruits sec, gâteau sec pour agrémenter ses repas. Possibilité d'acheter un peu de nourriture sur les camps de base mais attention le niveau de vie est très élevé dans ce pays (environ 10 balles la bière ahah).
- Douche : Possibilité de se doucher sur les camps de base (Eau chaude payante)
- Réseau téléphone et électricité : Nous avons eu du réseau de manière ponctuelle, certains soirs ou en progressant sur certaines portions du trek. Il faut donc accepter d’être complètement coupé du monde à certains moments, ce qui fait aussi partie de l’aventure. Côté électricité, il est parfois possible de recharger sur les camps de base, mais les prises sont souvent limitées et très sollicitées. Mieux vaut ne pas compter dessus et prévoir une powerbank solide; idéalement de 27 000 mAh, pour garder vos appareils opérationnels tout au long du trek.
- Options Travelbase : Nous avons pris l'option portage du sac à dos. Chaque jour nos gros sacs étaient transférés d'un camp de base à l'autre et nous avons juste notre sac à la journée pour profiter des paysages dans des bonnes conditions.
- Durée : 5-7 jours selon les étapes et variantes. 7 Jours avec Travelbase.
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Verdict
Le Laugavegur Trail est un voyage au cœur de paysages extraordinaires : montagnes colorées, déserts volcaniques, rivières glaciales et forêts rares. Chaque jour apporte son lot de défis et d’émerveillement. Sans réseau, coupé du monde, le trek offre un luxe oublié : être pleinement présent, vivre au rythme de la nature et de ses compagnons d’aventure.
Un trek intense, sauvage et mémorable, que tout randonneur amoureux de nature devrait expérimenter au moins une fois dans sa vie.